11 novembre 1918: armistice
L'armistice est le résultat d'un mois de négociations, entamées le 5 octobre 1918. Le nouveau chancelier Max de Bade adresse alors au président Wilson une note lui demandant de "prendre en main le rétablissement de la paix". Ludendorff estime qu'il faut demander au plus vite l'armistice afin d'éviter la capitulation de l'armée, l'invasion du pays et une évolution révolutionnaire à l'instar de celle en Russie.
Dans chaque pays, les opinions sont divisées sur la conduite à tenir: aux États-Unis, le secrétaire d’État Robert Lansing est partisan du rejet pur et simple de la demande d'armistice tandis qu'une grande partie de la presse estime que le but de la guerre est d'écraser le "militarisme allemand". En Grande-Bretagne, la méfiance prévaut. En France, certains pensent que l'armistice ne peut précéder une invasion du territoire allemand. Pour Raymond Poincaré, l'armistice va "couper les jarrets" des troupes françaises. D'autres, comme Georges Clémenceau, font valoir qu'on ne doit pas faire durer un jour de plus le conflit si meurtrier.
Les Alliés engagent alors un débat sur les conditions de l'armistice. Tandis que les clauses militaires rencontrent un accord relativement facile, les discussions sur les clauses politiques sont beaucoup plus vives. Les 14 points énoncés par Wilson servent de base aux négociations de paix. Les Alliés en accepteront tous les principes généraux, même si les interprétations divergent sur certains aspects. En effet, alors que le point 8 n'évoque que la "restauration des régions envahies", Clémenceau obtient que l'on mentionne explicitement une "réparation des dommages", l'une des grandes questions des relations internationales dans les années 1920 et 1930.
Durant la première semaine de novembre, la situation de l'Allemagne se détériore rapidement. Le 7 novembre, une commission d'armistice dirigée par un civil, Mathias Erzberger, secrétaire d’État issu du Zentrum (parti du centre), se présente devant les lignes françaises. Un grand drapeau blanc a été hissé à l'arrière de la voiture. Une trompette qui accompagne la délégation fait entendre de brefs appels. Après un voyage de plusieurs heures, les quatre parlementaires allemands sont conduits jusqu'à la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, où les discussions commencent le 8 novembre au matin, dans le train du maréchal Foch. Les conditions d'armistice sont lues aux délégués allemands. Le 9, une fois la nouvelle de l'abdication de Guillaume II et du remplacement de Max de Bade par le socialiste Friedrich Ebert, les négociateurs sont invités à déclarer qu'ils sont bien les délégués du nouveau gouvernement allemand et que ce dernier exécutera les conditions de l'armistice. Consigne est alors donnée à Erzberger de signer en tout état de cause, tout en essayant d'obtenir quelques atténuations.
Les 34 clauses de la convention d'armistice visent d'abord à mettre l'Allemagne hors d'état de reprendre les combats.
Les hostilités sont suspendues le 11 novembre 1918 à 11 heures. A l'annonce de l'armistice, des foules innombrables manifestent leur joie. Sur le front, les soldats sont frappés de stupeur. Du côté français, la victoire semble d'abord être celle des morts. La joie est mêlée de deuil. Des appels à la vengeance se font entendre. Pour les armées qui sont prêtes à occuper la Rgénanie, il faut faire sentir à l'ennemi son infériorité et lui apprendre ce qu'est la guerre, lui qui n'a pas vu son territoire envahi. Les corps des femmes allemandes, les maisons et le patrimoine historiques sont désignés explicitement comme cibles. La détestation de l'ennemi l'emporte alors sur toute volonté de réconciliation.
Dans chaque pays, les opinions sont divisées sur la conduite à tenir: aux États-Unis, le secrétaire d’État Robert Lansing est partisan du rejet pur et simple de la demande d'armistice tandis qu'une grande partie de la presse estime que le but de la guerre est d'écraser le "militarisme allemand". En Grande-Bretagne, la méfiance prévaut. En France, certains pensent que l'armistice ne peut précéder une invasion du territoire allemand. Pour Raymond Poincaré, l'armistice va "couper les jarrets" des troupes françaises. D'autres, comme Georges Clémenceau, font valoir qu'on ne doit pas faire durer un jour de plus le conflit si meurtrier.
Les Alliés engagent alors un débat sur les conditions de l'armistice. Tandis que les clauses militaires rencontrent un accord relativement facile, les discussions sur les clauses politiques sont beaucoup plus vives. Les 14 points énoncés par Wilson servent de base aux négociations de paix. Les Alliés en accepteront tous les principes généraux, même si les interprétations divergent sur certains aspects. En effet, alors que le point 8 n'évoque que la "restauration des régions envahies", Clémenceau obtient que l'on mentionne explicitement une "réparation des dommages", l'une des grandes questions des relations internationales dans les années 1920 et 1930.
Durant la première semaine de novembre, la situation de l'Allemagne se détériore rapidement. Le 7 novembre, une commission d'armistice dirigée par un civil, Mathias Erzberger, secrétaire d’État issu du Zentrum (parti du centre), se présente devant les lignes françaises. Un grand drapeau blanc a été hissé à l'arrière de la voiture. Une trompette qui accompagne la délégation fait entendre de brefs appels. Après un voyage de plusieurs heures, les quatre parlementaires allemands sont conduits jusqu'à la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, où les discussions commencent le 8 novembre au matin, dans le train du maréchal Foch. Les conditions d'armistice sont lues aux délégués allemands. Le 9, une fois la nouvelle de l'abdication de Guillaume II et du remplacement de Max de Bade par le socialiste Friedrich Ebert, les négociateurs sont invités à déclarer qu'ils sont bien les délégués du nouveau gouvernement allemand et que ce dernier exécutera les conditions de l'armistice. Consigne est alors donnée à Erzberger de signer en tout état de cause, tout en essayant d'obtenir quelques atténuations.
Les 34 clauses de la convention d'armistice visent d'abord à mettre l'Allemagne hors d'état de reprendre les combats.
Les hostilités sont suspendues le 11 novembre 1918 à 11 heures. A l'annonce de l'armistice, des foules innombrables manifestent leur joie. Sur le front, les soldats sont frappés de stupeur. Du côté français, la victoire semble d'abord être celle des morts. La joie est mêlée de deuil. Des appels à la vengeance se font entendre. Pour les armées qui sont prêtes à occuper la Rgénanie, il faut faire sentir à l'ennemi son infériorité et lui apprendre ce qu'est la guerre, lui qui n'a pas vu son territoire envahi. Les corps des femmes allemandes, les maisons et le patrimoine historiques sont désignés explicitement comme cibles. La détestation de l'ennemi l'emporte alors sur toute volonté de réconciliation.