27 mai 1915: le génocide des Arméniens
Depuis la fin du XIXe siècle, les violences contre les Arméniens sont devenues un fait structurel dans l'Empire Ottoman. En 1894-1896, l'agitation nationale arménienne donne le prétexte à des massacres qui feront au moins 100.000 morts. Après la révolution de 1908, le gouvernement "Jeunes-Turcs" ne fait rien pour arrêter les massacres de Cilicie de printemps 1909. Le "Comité Union et Progrès" évolue alors vers un panturquisme, intolérant envers tout autre ethnie ou religion. A partir de ce moment, les Arméniens sont considérés comme des étrangers à l'Empire.
Ce sont les évènements de Van qui donneront le prétexte afin de déclencher les violences systématiques. En décembre 1914, les Turcs lancent une attaque à travers la Perse contre le front du Caucase. Ces opérations s'accompagneront de massacres de populations assyro-chaldéennes. Du 15 au 18 avril 1915, 24.000 Arméniens sont massacrés dans les villages situés au nord du lac de Van. Le 20 mai, les Russes montent alors une offensive et entrent dans Van. Fin juillet, une contre-offensive contraint les contraint malheureusement à quitter la ville. Le général Nikolaïev les encourage à le suivre dans cette retraite: 100.000 personnes fuiront alors vers le Caucase russe. Ces réfugiés compteront parmi les rares survivants arméniens d'Anatolie.
Le 24 avril, Talat Pacha, ministre de l'intérieur, ordonne d'arrêter les notables arméniens accusés de trahison: 2345 personnes sont exécutées.
Le 27 mai 1915, le ministère turc adopte une loi provisoire de déportation. Celle-ci autorise l'armée à agir contre les populations soupçonnées de trahison. Entre mai et août 1915, les Arméniens des six provinces de Erzeroum, Kharpout, Sivas, Diarbéki et Trébizonde sont les premiers à être déportés. A partir d'août 1915, c'est au tour des provinces occidentales. Dans les zones proches du front, des massacres de masse sont perpétrés sur place. Seuls les hommes sont immédiatement exécutés. Durant l'exode, les femmes subissent des sévices sexuels et des massacres sont organisés le long des routes de transit.
A leur arrivée au sud de la ligne de chemin de fer de Bagdad, zone de "réinstallation", les survivants sont déplacés d'un endroit à un autre le long de l'Euphrate. Les enfants, quant à eux, étaient retrouvés dans des rangées de trous, abandonnés et réduits à l'état d'animaux affamés. En juin 1916, les autorités turques décident de supprimer les survivants des camps de l'Euphrate et des grands centres de regroupement. Petit à petit, ils sont évacués et massacrés par les bandes de Tcherkesses recrutés pour l'occasion. En mai 1917, le consul Rössler trouve dans tout le secteur des amoncellements de squelettes humains et des crânes troués de balles.
Le 24 mai 1915, dans leur déclaration, les Alliés parlent pour la première fois de crime contre l'humanité. Dans son article 226, le traité de Sèvres demande que les responsables de ce génocide soit puni. Finalement, une cour martiale de Constantinople jugera les ministres et les dirigeants du Comité union et progrès. Ils seront condamnés à mort in absentia. Cependant, dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Mustafa niera la réalité du génocide. Aujourd'hui, le gouvernement d'Ankara ne reconnait toujours pas ce crime contre l'humanité.
Ce sont les évènements de Van qui donneront le prétexte afin de déclencher les violences systématiques. En décembre 1914, les Turcs lancent une attaque à travers la Perse contre le front du Caucase. Ces opérations s'accompagneront de massacres de populations assyro-chaldéennes. Du 15 au 18 avril 1915, 24.000 Arméniens sont massacrés dans les villages situés au nord du lac de Van. Le 20 mai, les Russes montent alors une offensive et entrent dans Van. Fin juillet, une contre-offensive contraint les contraint malheureusement à quitter la ville. Le général Nikolaïev les encourage à le suivre dans cette retraite: 100.000 personnes fuiront alors vers le Caucase russe. Ces réfugiés compteront parmi les rares survivants arméniens d'Anatolie.
Le 24 avril, Talat Pacha, ministre de l'intérieur, ordonne d'arrêter les notables arméniens accusés de trahison: 2345 personnes sont exécutées.
Le 27 mai 1915, le ministère turc adopte une loi provisoire de déportation. Celle-ci autorise l'armée à agir contre les populations soupçonnées de trahison. Entre mai et août 1915, les Arméniens des six provinces de Erzeroum, Kharpout, Sivas, Diarbéki et Trébizonde sont les premiers à être déportés. A partir d'août 1915, c'est au tour des provinces occidentales. Dans les zones proches du front, des massacres de masse sont perpétrés sur place. Seuls les hommes sont immédiatement exécutés. Durant l'exode, les femmes subissent des sévices sexuels et des massacres sont organisés le long des routes de transit.
A leur arrivée au sud de la ligne de chemin de fer de Bagdad, zone de "réinstallation", les survivants sont déplacés d'un endroit à un autre le long de l'Euphrate. Les enfants, quant à eux, étaient retrouvés dans des rangées de trous, abandonnés et réduits à l'état d'animaux affamés. En juin 1916, les autorités turques décident de supprimer les survivants des camps de l'Euphrate et des grands centres de regroupement. Petit à petit, ils sont évacués et massacrés par les bandes de Tcherkesses recrutés pour l'occasion. En mai 1917, le consul Rössler trouve dans tout le secteur des amoncellements de squelettes humains et des crânes troués de balles.
Le 24 mai 1915, dans leur déclaration, les Alliés parlent pour la première fois de crime contre l'humanité. Dans son article 226, le traité de Sèvres demande que les responsables de ce génocide soit puni. Finalement, une cour martiale de Constantinople jugera les ministres et les dirigeants du Comité union et progrès. Ils seront condamnés à mort in absentia. Cependant, dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Mustafa niera la réalité du génocide. Aujourd'hui, le gouvernement d'Ankara ne reconnait toujours pas ce crime contre l'humanité.