La Belgique neutre et l'ultimatum du 2 août 1914
La Belgique neutre
Au moment où la poudrière balkanique fait basculer l’Europe dans la guerre, la Belgique neutre n’y était pas préparée. La neutralité du pays, imposée par les grandes puissances, avait été la condition de son existence dès 1830 et était considérée par la majorité des Belges comme la garantie de l’indépendance du pays et de l’équilibre européen. La Belgique n’avait-elle pas échappé à la guerre franco-prussienne de 1870 ? Dès lors, jusqu’à la fin du mois de juillet 1914, l’opinion publique crut pouvoir échapper à la conflagration. Cette confiance démesurée en la neutralité explique largement les réticences persistantes du monde politique, surtout catholique, à consentir des dépenses au plan militaire et à accepter de réformer l’armée.
C’est donc sous la pression des souverains que l’on va renforcer l’armée. En 1887, on décide la construction de ceintures fortifiées autour des villes de Liège et Namur. Léopold II signa sur son lit de mort en 1909 la loi sur le service personnel d’un fils par famille et Albert Ier obtint la généralisation de cette loi en 1913.
Dès 1912, le gouvernement de Broqueville se rallia à la note émanant du ministère des Affaires étrangères qui annonçait clairement qu’en cas de conflit entre la France et l’Allemagne, la Belgique ne pouvait espérer sérieusement échapper à la guerre et serait sommée de se défendre. Aussi bien, contrairement aux promesses électorales qui lui avaient assuré une confortable victoire, de Broqueville appuya le roi Albert Ier dans sa volonté de renforcer l’armée et fit passer, en 1913, la loi sur le service militaire généralisé. Mais il est trop tard : lors de la mobilisation générale, le 31 juillet 1914, elle compte quelque 200 000 hommes provenant de 15 classes, régies par trois lois de milice différentes. En outre, les dissensions au sein de l’Etat-Major ont empêché toute stratégie cohérente.
C’est donc sous la pression des souverains que l’on va renforcer l’armée. En 1887, on décide la construction de ceintures fortifiées autour des villes de Liège et Namur. Léopold II signa sur son lit de mort en 1909 la loi sur le service personnel d’un fils par famille et Albert Ier obtint la généralisation de cette loi en 1913.
Dès 1912, le gouvernement de Broqueville se rallia à la note émanant du ministère des Affaires étrangères qui annonçait clairement qu’en cas de conflit entre la France et l’Allemagne, la Belgique ne pouvait espérer sérieusement échapper à la guerre et serait sommée de se défendre. Aussi bien, contrairement aux promesses électorales qui lui avaient assuré une confortable victoire, de Broqueville appuya le roi Albert Ier dans sa volonté de renforcer l’armée et fit passer, en 1913, la loi sur le service militaire généralisé. Mais il est trop tard : lors de la mobilisation générale, le 31 juillet 1914, elle compte quelque 200 000 hommes provenant de 15 classes, régies par trois lois de milice différentes. En outre, les dissensions au sein de l’Etat-Major ont empêché toute stratégie cohérente.
L'ultimatum du 2 août 1914
Or, le 2 août 1914, conformément au plan d’attaque Schlieffen-Molkte, l’Allemagne - une des cinq puissances garantes – envoie un ultimatum à la Belgique, reniant par là même ses engagements.
En Belgique, cet ultimatum est considéré comme une atteinte non seulement à la neutralité, mais aussi à l’indépendance, c’est-à-dire un danger pour l’existence même du pays. Au Conseil des ministres, le roi prend la parole : l’ultimatum était inacceptable, le pays devait se défendre. C’est d’ailleurs, à ses yeux, une rupture de contrat infâme et une offense personnelle que l’Allemagne lui inflige. Au Conseil de la Couronne qui suit, les ministres se rallient à l’avis du roi : la Belgique se défendrait avec force et ne ferait appel à ses garants qu’après la violation des frontières.
Le 3 août, l’opinion publique belge, qui apprend simultanément l’ultimatum allemand et la réponse du gouvernement belge, est immédiatement frappée de stupeur, d’indignation, puis de colère. À Bruxelles, comme à Liège et à Anvers, la population s’en prend aux résidents allemands pourtant bien intégrés : quelques vitrines sont brisées et des maisons sont saccagées… Partout, une vague d’espionite aiguë s’empare des populations.
En Belgique, cet ultimatum est considéré comme une atteinte non seulement à la neutralité, mais aussi à l’indépendance, c’est-à-dire un danger pour l’existence même du pays. Au Conseil des ministres, le roi prend la parole : l’ultimatum était inacceptable, le pays devait se défendre. C’est d’ailleurs, à ses yeux, une rupture de contrat infâme et une offense personnelle que l’Allemagne lui inflige. Au Conseil de la Couronne qui suit, les ministres se rallient à l’avis du roi : la Belgique se défendrait avec force et ne ferait appel à ses garants qu’après la violation des frontières.
Le 3 août, l’opinion publique belge, qui apprend simultanément l’ultimatum allemand et la réponse du gouvernement belge, est immédiatement frappée de stupeur, d’indignation, puis de colère. À Bruxelles, comme à Liège et à Anvers, la population s’en prend aux résidents allemands pourtant bien intégrés : quelques vitrines sont brisées et des maisons sont saccagées… Partout, une vague d’espionite aiguë s’empare des populations.