9 novembre: le Kaiser quitte son empire
Le matin du 9 novembre, les ouvriers se mettent en grève, des cortèges de centaines de milliers de manifestants, rejoints par les soldats de trois unités de chasseurs stationnés dans la capitale , affluent vers le centre. Les tracts appellent au renversement de la monarchie. Le prince Max de Bade tente d'ultimes démarches afin de convaincre Guillaume II et le Kronprinz de confier le trône à un régent. En vain. Dans la matinée, le général Groener qui, le 26 octobre, a remplacé Ludendorff, interroge une quarantaine d'officiers: selon eux, l'armée refuserait d'agir contre la population allemande. Vers 11h30, le chancelier prend l'initiative d'annoncer l'abdication de Guillaume II et du Kronprinz. Ebert, accompagnés de plusieurs membres de la SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands), gagne la chancellerie. Max de Bade lui transmet alors les fonctions de chancelier. Immédiatement, Ebert diffuse plusieurs proclamations promettant la formation d'un gouvernement populaire, la paix et la liberté, mais exigeant l'ordre et le calme. Au début de l'après-midi, Philipp Scheidemann fait un pas supplémentaire en proclamant la République. Deux heures plus tard, depuis le balcon du château de Berlin, Liebknecht proclame "la libre République socialiste d'Allemagne". Le lendemain à l'aube, Guillaume II fuit en Hollande.