• Plan d'action
  • 14-18 en Belgique
    • Chronologie>
      • Avant 1914>
        • 19 avril 1839: Traités de Londres - Neutralité de la Belgique
        • 22 août 1864: Convention de Genève
        • 1870-1871: guerre franco-prussienne
        • 20 mai 1882: création de la Triplice ou Triple Alliance
        • 17 août 1892: convention militaire entre la France et la Russie
        • 29 juillet 1899: Conférence internationale de la Paix et création d'une Cour permanente d'arbitrage de la Haye
        • Du 8 février 1904 au 5 septembre 1905: guerre russo-japonaise
        • 8 avril 1904: vers l'Entente cordiale, signature d'une Convention franco-britannique
        • Du 31 mars 1905 au 1er juillet 1911: du coup de Tanger au coup d'Agadir, la Crise marocaine
        • 31 août 1907: signature de la Triple Entente entre la Grande-Bretagne, la Russie et la France
        • 18 octobre 1907: deuxième Conférence de la Paix à La Haye
        • 5 octobre 1908: annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie
        • Du 8 octobre 1912 au 23 avril 1913: Première Guerre balkanique
        • 24 et 25 novembre 1912: Manifeste sur la guerre par le Congrès Socialiste Internationale à Bâle
        • 28 mai 1913: approbation de Charles de Broqueville par le Parlement belge d'un service militaire généralisé
        • Du 16 juin au 18 juillet 1913: Deuxième Guerre balkanique
      • Le conflit>
        • 1914>
          • Faits diplomatiques>
            • Les entrées et déclarations de guerre durant l'année 1914
            • 28 juin: Sarajevo, assassinat de l'archiduc Franz-Ferdinand
            • 5 et 6 juillet: Entretiens de Potsdam
            • 29 juillet: Internationale socialiste à Bruxelles
            • 2 août: ultimatum allemand à la Belgique
            • 3 août: réponse du gouvernement belge à l'ultimatum allemand
            • 4 août: la violation de la frontière belge et le plan Schlieffen; le discours du roi Albert Ier; un gouvernement d'union nationale non-officielle
          • Faits militaires>
            • 31 juillet: mobilisation générale de l'armée belge
            • 5 -16 août et 9-25 août: Liège et Namur, les forts de Brialmont
            • 10-28 août: bataille des frontières
            • 12 août: bataille de Haelen
            • 20 août-10 octobre: la ceinture fortifiée et le réduit national d'Anvers
            • 6-9septembre: première bataille de la Marne et échec du plan Schlieffen
            • 19 septembre-17 novembre: la "course à la mer" (Picardie, Artois et Flandres)
            • 17 novembre: stabilisation du front
            • 17 décembre-15 janvier 1915: première offensive française en Artois
            • Hiver 1914-1915: première bataille de Champagne
          • Faits politiques et sociaux >
            • 16-26 août: villes et villages martyrs (Visé, Andenne, Tamines, Dinant, Louvain)
            • 17 août: le gouvernement se réfugie à Anvers
            • 26 août: Von der Goltz, gouverneur-général de la Belgique occupée
            • 26 septembre: arrestation et incarcération du bourgmestre de Bruxelles, Adolphe Max
        • 1915>
          • Faits diplomatiques >
            • Les entrées et déclarations de guerre durant l'année 1915
            • 15 avril: Ligue Internationale des femmes pour la paix et la liberté
            • 26 avril: traité de Londres
            • 5-8 septembre: conférence de Zimmerwald
            • 6 octobre: l'Autriche-Hongrie envahit la Serbie
          • Faits militaires >
            • 7-22 février: seconde bataille des lacs de Mazurie
            • 15 février-23 mars: bataille de Vauquois
            • 17 février-5 avril: bataille des Eparges
            • 19 février: expédition des Dardanelles
            • 10-13 mars: bataille de Neuve-Chapelle
            • 22 avril-25 mai: deuxième bataille d'Ypres
            • 7 mai: torpillage du "Lusitania"
            • 9 mai-24 juin: deuxième offensive française en Artois
            • 15-27 mai: bataille de Festubert
            • 2 juillet: bataille de l'île de Gotland
            • 25 septembre-11 octobre: troisième offensive française en Artois
            • 25 septembre-16 novembre: deuxième offensive française en Champagne
            • 27 septembre-4 novembre: bataille de Loos
          • Faits politiques et sociaux >
            • Mars 1915: création de la Libre Belgique, journal clandestin
            • 27 mai: le génocide arménien
            • 10 mai: publication du "Livre Blanc" par les Allemands
            • Août: la Belgique opte pour l'uniforme kaki
            • 23 septembre: Jozef Baeckelmans et Alexandre Franck sont fusillés à Bruxelles
            • 12 octobre: Edith Cavell et Philippe Baucq sont fusillés à Bruxelles
        • 1916>
          • Faits diplomatiques>
            • Les entrées en guerre durant l'année 1916
          • Faits militaires >
            • 21 février-19 décembre: bataille de Verdun
            • 31 mai-1er juin: bataille navale du Jutland
            • 1er juillet-18 novembre: bataille de la Somme
          • Faits politiques et sociaux >
            • 18 janvier: union nationale officielle en Belgique
            • 1er avril: Gabrielle Petit est fusillée au Tir national de Bruxelles
            • 18 avril: Dieudonné Lambrecht est fusillé à la Chartreuse de Liège
            • Juillet 1916: création de "La Dame Blanche" par Walthère Dewé
            • Fin octobre: début des déportations de main d'oeuvre ouvrière en Belgique et protestation du cardinal Mercier
            • 24 octobre: ouverture de l'université flamande à Gand
            • Novembre 1916: apparition d'un activisme wallon
        • 1917>
          • Faits diplomatiques >
            • Les entrées en guerre durant l'année 1917
            • 10 - 15 mars: révolution de février, gouvernement provisoire en Russie
            • 7 novembre: révolution d'Octobre
          • Faits militaires >
            • février - mars: la ligne Hindenburg
            • 9 avril-16 mai: bataille d'Arras
            • 16 avril-24 octobre: bataille du Chemin des Dames
            • 7 juin: deuxième bataille de Messines
            • 31 juillet-10 novembre: troisième bataille d'Ypres ou bataille de Passchendaele
            • 20 novembre - 8 décembre: bataille de Cambrai
          • Faits politiques et sociaux >
            • 2 février: création du "Raad van Vlaanderen" à Bruxelles
            • 11 février: interdiction du "Frontbeweging" sur l'Yser
            • 21 mars: séparation administrative de la Belgique et création des Ministères wallons à Namur
            • 8 mai: Constant et Elise Grandprez, et André Grégoire sont fusillés à la Chartreuse de Liège
            • 11 mai: Franz Merjay est fusillé au Tir national de Bruxelles
        • 1918>
          • Faits diplomatiques >
            • 8 janvier: les "14 points" de Woodrow Wilson
            • 3 mars: armistice de Brest-Litovsk
            • 11 novembre: l'armistice avec l'Allemagne
          • Faits militaires >
            • 21 mars-18 juillet: offensive du printemps (Michael, Lys, Aisnes, Belleau)
            • 15 - 18 juillet: seconde bataille de la Marne
            • 21 août-12 septembre: seconde bataille de la Somme et bataille de la ligne Hindenburg
            • 9 septembre: le roi Albert accepte le haut-commandement de l'armée interalliée des Flandres
            • 8-10 octobre: seconde bataille de Cambrai
            • Novembre 1918: les Allemands quittent le territoire belge
          • Faits politiques et sociaux >
            • 20 janvier: proclamation par les activistes flamands de l'indépendance de la Flandre
            • 11 février: début de la grève de la magistrature belge
            • 1er juin: Cooreman remplace de Brocqueville à la tête du gouvernement
            • 18 juillet: les frères Louis et Anthony Collard sont fusillés à la Chartreuse
            • 25 octobre: les souverains belges font leur entrée à Bruges
            • 9 novembre: le Kaiser quitte son empire
            • 13 novembre: Cooreman remet la démission du gouvernement au roi, les souverains font leur entrée à Gand et s'installent à Lophem
            • 21 novembre: gouvernement Delacroix I
            • 22 novembre: "joyeuse Rentrée" du roi à Bruxelles et discours du Trône
      • Après 1918>
        • 16 décembre 1919: le suffrage universel
        • 28 juin 1919: traité de Versailles et création de la SDN
        • 12 novembre 1920: traité de Rapallo et montée du fascisme en Italie
        • 11 janvier 1923: occupation de la Rhur
        • 16 octobre 1925: les accords de Locarno
        • 27 août 1928: pacte Briand-Kellogg
    • Evènements>
      • Les combats d'août - octobre 1914>
        • La Belgique neutre et l'ultimatum du 2 août 1914
        • L'invasion
        • La bataille des frontières
        • Stabilisation du front sur l'Yser
      • Violence de guerre: les massacres de civils>
        • Villes et villages martyrs
        • La légende des francs-tireurs
        • Les atrocités allemandes
      • Guerre de positions: les combats au front
      • La Belgique occupée
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La fin et l'après-guerre

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L’offensive ultime, coordonnée par le maréchal Foch, vit pour la première fois l’engagement de toutes les forces belges au côté des Alliés. En effet, jusque-là le roi Albert avait toujours refusé à la fois de quitter le territoire national et de participer aux offensives Alliées. Cette attitude inébranlable épargna à l’armée belge les hécatombes de la Somme et de Verdun. Le roi Albert se méfiait des Alliés qu’il ne considérait que comme ses garants et ceux-ci le lui rendaient bien : Lloyd George, particulièrement, ne cachait pas son mépris pour les Belges qui n’avaient perdu qu’ environ 50 000 soldats. Le roi se méfiait aussi de ses ministres résidant au Havre qu’il consultait peu, voire pas du tout. En septembre 1918, le roi accepte, sans en parler au gouvernement, de prendre la tête de l’Armée des Flandres et d’avoir comme chef d’Etat-major le général français Degoutte. L’offensive en direction de Bruxelles commence le 28 septembre. L’armée des Flandres passe l’Yser, atteint Roulers, puis Ostende, Bruges et Gand. L’armée belge paya un lourd tribut à ces derniers combats pour la victoire : 253 officiers et 3083 sous-officiers et soldats perdent la vie et 26 000 autres sont blessés.

Le roi, son armée et les troupes alliées entrent dans ces villes sous les ovations de la foule. On parlera des “ joyeuses rentrées ” du roi dans ses chefs-lieux de provinces délivrés. L’apothéose sera la joyeuse entrée du roi à Bruxelles, le 22 novembre 1918. Les joyeuses entrées des souverains font partie d’une tradition pluriséculaire, reprise par la monarchie constitutionnelle belge dès 1831 et toujours en vigueur aujourd’hui. Le jeune roi Albert, dès son avènement en décembre 1909, avait commencé ses joyeuses entrées dans les différents chefs-lieux de province. Avant la guerre déjà, la présence du roi suscite un univers particulier où la société, oubliant ses dissensions, s’exalte elle-même à travers la figure royale. En 1918, c’est bien cette même tradition que l’on retrouve, mais renouvelée, approfondie, chargée des quatre années de guerre : à la légèreté insouciante des joyeuses entrées se substitue une joie plus grave et plus complexe… 


Le suffrage universel

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Avant d’arriver à Bruxelles, le 11 novembre, le roi s’arrête au château de Lophem non loin de Bruges. Il reçoit une délégation du Comité national de Secours et d’Alimentation pour s’informer de la situation en Belgique occupée, ainsi que des représentants des partis catholique, libéral et socialiste. On apprend que des soldats allemands se sont révoltés contre leurs supérieurs et qu’un drapeau rouge flotte sur le Palais de la Nation. Mais le risque de voir les Belges participer à une révolution n’est pas réel. Partout les Allemands battent en retraite tout en pillant ce qu’il y a encore moyen de piller. Lors des discussions de Lophem, le roi se convainc de la nécessité d’accorder le suffrage universel aux hommes de 21 ans, ainsi qu’aux veuves de guerre, immédiatement, c’est-à-dire sans passer par la procédure lente dictée par la Constitution. En effet, seul l’octroi immédiat du droit de suffrage semblait pouvoir aider à supporter les souffrances de la guerre et celles de la reconstruction. Il négocia donc la formation d’un gouvernement tripartite qui mettrait cette réforme à son programme et l’annonça dans son Discours du Trône, le 22 novembre. La loi fut votée sans grande difficulté.

Dès novembre 1919, les élections diminuèrent le nombre de sièges catholiques et libéraux et donnèrent aux socialistes plus d’un tiers des sièges. On avait violé le droit pour rentrer dans la légalité. Grâce à cela, la Belgique allait éviter, au sortir de la guerre, les troubles sociaux qui éclatèrent chez la plupart de ses voisins. Un autre problème qui se posait à l’époque était l’université flamande. La question linguistique s’était fortement envenimée au cours de la guerre, suscitant activisme et frontisme. Les activistes avaient été condamnés pour collaboration avec l’ennemi. Toutefois, le roi et d’autres se rendaient compte qu’il fallait donner satisfaction aux légitimes revendications flamandes : dans son Discours du Trône, il promet la création d’une université flamande à Gand. Mais l’atmosphère du pays n’était pas favorable : au Parlement, l’élite flamande était encore largement francophone et dans l’opinion publique l’université flamande de Gand était associée à “ l’université von Bissing ” et à la Flamenpolitik. Dès lors on vota quelques lois insuffisantes. Il fallut attendre 1930 pour voir la promesse du roi se réaliser. Entre-temps la querelle linguistique s’était approfondie : les francophones confondaient patriotisme et langue française, colportaient des épithètes tels que “ flamboche ” et “ université von Bissing ” ; ce qui eut pour résultat de faire passer, aux yeux des Flamands, les activistes pour des martyrs de la cause flamande.

Ainsi, le pays était libéré. La guerre était finie. La Belgique avait abandonné sa neutralité. Les exilés rentraient au pays sans fanfare. Les soldats couverts de gloire retrouvaient leur famille, les déportés aussi. Les morts faisaient sentir leur absence. Le pays ruiné était confronté au problème de la reconstruction (et par là même à celui des réparations) et le pays en deuil, aux enjeux de mémoire.

Voir également 16 décembre 1919: le suffrage universel


Versailles

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Au traité de Versailles, malgré certains remous, la Belgique obtient quelques gains territoriaux (l’annexion des cantons de l’Est et un mandat sur le Ruanda-Urundi), mais surtout une priorité de 2 milliards de Marks-or et un siège permanent à la Commission des Réparations. Pourtant, les Belges auront très vite le sentiment d’avoir perdu la paix, d’être abandonnés, voire méprisés, par les Alliés. Il est vrai que la délégation belge dut se battre pour préserver sa fameuse priorité et sut profiter des dissensions entre la France et la Grande-Bretagne pour y parvenir. Mais l’opinion publique belge gardera l’impression que les droits des petits peuples, même glorieux et martyrs comme la Belgique, sont toujours bafoués par l’égoïsme des grandes puissances. La presse belge nationale de 1919, toutes tendances confondues, témoigne d’abord de l’indignation du pays qui, après avoir été couvert de lauriers, se sent mal mené par le Conseil des Quatre. Mais, en quelques jours, l’indignation fait place à la déception, puis à l’amertume et enfin au silence. La façon dont la Belgique se ressent est tout à fait caractéristique : de “ Nation-Martyre de la Barbarie teutonne ”, elle devient la Victime des appétits alliés. Cette victimisation marque, d’ailleurs, toute la mémoire belge de l’entre-deux-guerres.

Voir également 28 juin 1919: traité de Versailles et création de la SDN


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